jeudi 8 août 2013

Ce qu'Obama pourrait faire pour vraiment énerver Poutine

La Suède n'en revient pas! Obama snobe la Russie pour effectuer une visite bilatérale à Stockholm, du jamais vu. Cela suffira-t-il à agacer Vladimir Poutine, chasseur et pêcheur émérite, à la patience à toute épreuve? Surement pas. Alors voici quelques idées dont Barack Obama pourrait s'inspirer lors de sa visite en Suède pour vraiment énerver son homologue russe:

- Laisser de côté les discussions sur l'accord de libre-échange entre l'UE et les USA. La Suède n'est pas à convaincre, elle est à fond derrière les Etats-Unis, alors pourquoi en parler? 

- Parler de l'OTAN! La Suède ne fait pas partie de l'organisation, elle se pose régulièrement la question d'une adhésion, surtout lorsque des avions russes décident sans prévenir de violer son espace aérien. 

- Louer la manière dont les familles russes vivant dans les pays nordiques sont traitées. La Russie s'en prend régulièrement aux services sociaux scandinaves ou finlandais pour discrimination à l'égard de ses citoyens. 

- Féliciter la Suède pour sa tolérance vis-à-vis de la communauté gay. 

- Si, comme la rumeur le dit, tous les dirigeants des pays nordiques et baltes sont présents lors de la rencontre, Obama pourrait aussi parler OTAN avec le président finlandais. Là, Poutine serait vraiment agacé.

- Dans la catégorie exploits héroïques, Obama pourrait se rendre en Laponie et affronter, torse nu, deux ou trois ours et, s'il a le temps, chasser quelques élans. Le tout avec photo à l'appui, bien sur. 

mercredi 19 juin 2013

La Finlande enterre ses idéaux : la Realpolitik est de retour

Les conclusions d'un groupe de travail font rarement sourire une audience. Pourtant, lundi 17 juin, le groupe de travail finlandais sur l'OTAN, formé dans le cadre d'un séminaire organisé par le président de la République de Finlande, a fait rire l'assemblée. Après plusieurs jours de réflexion acharnée, ses membres ont en effet conclu qu'il existait un "consensus pour affirmer que soit la Finlande adhère à l'OTAN, soit elle n'y adhère pas mais investit dans sa défense nationale". Un consensus à deux-têtes, en quelque sorte.

Cela fait sourire, mais cela illustre aussi une nouvelle tendance de la politique étrangère finlandaise : après des années 1990 tournées vers l'Ouest, vers l'Union Européenne et ses idéaux, la Finlande change de cap. La question d'une adhésion à l'OTAN en fait les frais : avec le gros voisin russe à l'Est, impossible d'entrer dans l'alliance atlantique sans le froisser. Résultat, on s'interroge, on réfléchit, sans atteindre de conclusion franche, de nouvelle ligne directrice pour la politique étrangère. La Finlande agit de plus en plus au jour le jour.

C'est le retour de la Realpolitik. Pour les Finlandais aujourd'hui, l'UE ne représente plus la perspective de la construction d'une identité européenne, et d'une sortie d'un isolement géographique et  culturel. Pour eux, l'UE est plutôt source de problèmes, et la Finlande considère les pays du Sud comme des boulets dont elle aimerait bien se séparer. 

Cette désaffection pour l'idéal européen se produit alors même que la Russie se tourne de plus en plus vers l'ouest, et vers la Finlande, pour commercer. Malgré les provocations régulières (survol du territoire finlandais par des avions militaires russes), malgré un lourd passé, Russie et Finlande se rapprochent donc. Car n'oublions pas qu'il faut à peine plus de trois heures pour relier Helsinki à Saint Petersbourg en train. La route vers Bruxelles, elle, est bien plus longue. 

mardi 21 mai 2013

Classification arbitraire et contestable des Finlandais

Voilà un mois que je n'ai rien écrit sur ce blog! Il faudra m'excuser, un petit séjour en vacances et une dose de travail non négligeable m'en ont éloignée. En guise de pardon, je vous copie-colle ce texte, envoyé voilà quelques jours à des amis. Il établit une classification absolument arbitraire, subjective et pas complète des Finlandais. Et vous savez quoi? J'attends "vos" Finlandais à vous aussi... Des expériences, des souvenirs... Racontez moi!


"Au risque de glisser d'énormes clichés dans cette lettre, je vais essayer de jouer à l'anthropologue vaguement sociologue et dresser une sorte de typologie des Finlandais. 

- Le Finlandais triste. Celui-là, il existe dans nos têtes, à nous, les habitants de la vieille Europe, lorsque nous pensons à "l'Europe du Nord". Un Finlandais (ou un Suédois, Norvégien...) qui vit dans le noir de ses longues nuits, avale des shots de vodka pour noyer sa peine et qui, parfois, mets une bonne raclée à sa femme. Et bien, vous savez quoi? Ce Finlandais-là, je ne l'ai jamais croisé! Heureusement me direz-vous... Existe-t-il vraiment? Evidemment, la Finlande compte son nombre d'alcooliques (pas que des hommes, d'ailleurs), bagarreurs lorsqu'ils ont trop bu, moroses lorsqu'ils sont sobres. Sont-ils plus nombreux qu'ailleurs? Je ne le crois pas.

- Le Finlandais réservé, discret, silencieux. Lui, il existe, je le garantis! C'est en fait un trait de caractère presque national: les Finlandais sont, au premier abord, plutôt froids et peu bavards. Ils vous diront "bonjour", et non, "bonjour, ça va?" Tout simplement parce qu'il n'aiment pas parler plus que nécessaire. Par exemple, vous ne verrez jamais un Finlandais couper la parole à un autre. Chacun attend que l'autre ait parlé avant de rajouter son grain de sel. Ce qui n'empêche pas des Finlandais de s'avérer très bavards, une fois lancés dans une discussion! Reste que le "silence finlandais" existe vraiment: à table, en voiture, un grand moment de silence ne dérangera personne. Sauf moi, peut-être... et encore, je m'y habitue.

- Le Finlandais à l'humour noir. Ah que j'aime ça! Quelque part un peu fatalistes, les Finlandais s'amusent de tout, ou presque. Il suffit de lire les livres d'Arto Paasilinna, l'un des auteurs finlandais les plus connus. L'un de ses livres s'appelle "Petits suicides entre amis" et raconte l'histoire d'un groupe de suicidaires qui cherchent le meilleur moyen de se tuer. C'est délicieux.

- Le Finlandais européen. Je parle des Finlandais qui ont entre 25 et 50 ans aujourd'hui, ceux qui ont vécu l'entrée de la Finlande dans l'Union Européenne (1995), et qui se sont, comment dire... internationalisés. Ils parlent l'anglais, l'allemand, le français ou parfois, le russe. Ils voyagent beaucoup, sont intéressés par tous les pays et leurs cultures. J'en croise pas mal lors de mes reportages: des Finlandais qui mettent de côté leur réserve habituelle pour être avenants, accueillants, joviaux. Espérons que cette génération résiste à la crise de l'UE...

- Le Finlandais patriote: Oui, le Finlandais est souvent patriote, fier de son pays. La plupart du temps, dans le bon sens du terme. Il ne va pas parler des victoires passées ou d'une grandeur supposée de la Finlande, mais achètera plutôt un smartphone Nokia (marque finlandaise) que Samsung (sud coréenne). Il sera content lorsqu'une entreprise comme Rovio (les créateurs finlandais d'Angry Birds, le jeu pour smartphone) est désignée partout dans le monde comme l'une des meilleures réussites économiques de ces dernières années. Bien sur, il se réjouira dès que la Finlande se trouve en tête d'un nouveau classement, que ce soit celui du système éducatif ou des pays où il fait le mieux vivre."

Bravo, vous avez terminé la lecture de ce billet. En bonus donc, ce lien incroyable: http://fullym.com/old-finnish-people-with-things-on-their-heads-amazing-photo-series/

mardi 23 avril 2013

La Russie simule une attaque contre la Suède... l'OTAN intervient

Décidément, la défense suédoise ne va plus très bien... Le quotidien Svenska Dagbladet a révélé lundi 22 avril que durant le weekend de Pâques, des avions russes avaient simulé une attaque contre la Suède. Mis à part le fait que l'attitude de la Russie n'est pas très amicale, des commentateurs suédois s'inquiètent de la non-réponse apportée par son Armée. Il aura en effet fallu attendre que deux avions de l'Otan réagissent, d'une base lithuanienne. Bref, si les Russes avaient été vraiment sérieux, ils auraient pu neutraliser la défense suédoise sans aucun problème... Ce qui remet sur la table, une nouvelle fois, la question du budget de l'Armée, en chute libre ces dernières années.

mercredi 3 avril 2013

Les policiers danois sous stéroïdes

C'est un problème insolite, évoqué ce matin (mercredi 3 avril) par la presse danoise: les policiers danois se dopent, comme des sportifs. Ils utilisent des stéroïdes. Cela dure depuis des années, mais les contrôles sont très difficiles, les policiers ne voulant pas s'en prendre à d'autres policiers. Résultat, l'agence anti-dopage, censée contrôler les sportifs, va se pencher sur la question. Un chantier d'ampleur dans un pays, le Danemark, où l'usage de stéroïdes, substances illégales, est largement répandu dans les salles de musculation et de fitness. Près de 44 000 Danois déclarent ainsi consommer régulièrement ce type de produit. Tout cela, pour avoir des gros muscles. 

mardi 26 mars 2013

Projet : Islande. Posez vos questions!

Pas d'article cette fois-ci, plutôt une proposition que je vous fais. Je me rends, du 8 au 12 avril, en Islande. Je vais travailler pour plusieurs médias français, et j'ai déjà rendez-vous avec de nombreux observateurs et/ou acteurs de la crise bancaire et de sa (possible) résolution.

J'aimerais que vous me posiez vos questions, dites-moi ce que vous voulez savoir! A mon retour, je pourrais, dans la mesure du possible, vous répondre.

L'Islande est un pays certes fascinant, mais qui, je m'en rends compte au grès de mes recherches, suscite beaucoup de fantasmes. D'ailleurs, je ne suis pas la première à aller vérifier la situation sur place: Pascal Riché, rédacteur en chef chez Rue89, vient de publier le livre "Comment l'Islande a vaincu la crise" (Editions Versilio, disponible aussi en e-book). Je vous le recommande.

mardi 19 mars 2013

En Finlande, les ainés boiraient de plus en plus

Cette nouvelle tendance inquiète les services anti addiction finlandais. D'après ces derniers, les personnes âgées finlandaises consommeraient de plus en plus d'alcool. Deux facteurs seraient à l'origine de cette habitude inédite: l'élévation du niveau de vie des aînés, qui leur permet de dépenser plus sur la boisson, et leur vie solitaire, souvent teintée d'ennui.

Ce nouveau fléau sera difficile à combattre. Non seulement les effets d'une addiction à l'alcool peuvent facilement passer pour des symptômes liés au vieillissement, mais très souvent, les personnes âgées finlandaises vont se cacher pour boire et nier leurs problèmes. Sans compter qu'il n'existe, en Finlande, aucun service d'addictologie adapté aux besoins des aînés.